Emploi/insertion : le Département déploie son plan d’action pour 2021

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Anne Gerin
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Un plan d’action spécifique a été voté le 1er avril dernier par le Département pour faire face à la hausse du nombre d’allocataires du RSA, dans le cadre du programme départemental d’insertion vers l’emploi. Interview d'Anne Gérin, vice-présidente chargée des actions de solidarité et de l’insertion…

Isère Mag : Pourquoi le Département déploie-t-il ce plan en faveur des bénéficiaires du RSA ?

Anne Gérin : Après quatre ans de baisse du nombre d’allocataires du RSA, la pandémie de Covid-19 a fortement impacté notre situation économique et sociale, avec la suppression de près de 10 000 emplois en Isère sur le premier semestre de l’année 2020.

Dans le même temps, nous avons enregistré une augmentation très importante des foyers allocataires du RSA (+ 9,9 % sur l’année 2020). Face à cette situation, il était impératif d’adapter nos dispositifs et notamment l’accompagnement des bénéficiaires du RSA, surtout les nouveaux allocataires dont le profil est quelque peu différent.

On trouve davantage de jeunes de moins de 30 ans, plus qualifiés, des salariés des secteurs de l’événementiel, de l’hôtellerie, de la restauration, de l’intérim mais aussi des commerçants, des artisans et des autoentrepreneurs.

Le plan d’actions adopté doit permettre à ces allocataires d’être opérationnels dès que la reprise économique sera effective et de sortir au plus vite d’un dispositif dans lequel ils n’avaient, pour la plupart, jamais envisagé d’entrer.

 

I. M. : Quelles en sont ses principales caractéristiques ?

A. G. : L’idée première est de faciliter le « parcours usager » de retour à l’emploi en fluidifiant les démarches. En effet, différentes études font état de délais trop longs en matière d’orientation et de démarrage de l’accompagnement des nouveaux allocataires. Cela peut être démobilisateur. Nous souhaitons réduire ces délais par la systématisation des entretiens individuels d’orientation et l’utilisation d’outils informatiques permettant de suivre au plus près le parcours de l’allocataire de l’ouverture de ses droits jusqu’à sa sortie du dispositif.

Entre-temps, nous allons lui proposer un accompagnement intensif et dynamique, en prise directe avec le monde du travail avec, par exemple, des périodes d’immersion en entreprise, des visites de PME ou encore l’accès à des entretiens d’embauche express appelés job datings. Ces différentes actions seront complétées par une démarche que nous nommons « aller vers », c’est-à-dire rencontrer les publics isolés qui, pour nombre de raisons, comme éloignement géographique, ont renoncé au droit d’être accompagnés dans leur parcours d’insertion.

Parmi les pistes, un bus itinérant, avec des travailleurs sociaux et des référents RSA, qui sillonnera les territoires les plus reculés du département pour apporter les informations nécessaires et identifier les freins à lever, comme l’absence de moyen de déplacement.

En second lieu, nous allons renforcer notre partenariat avec les employeurs des secteurs marchands et non marchands et particulièrement avec ceux qui ont des difficultés à recruter. Il existe des métiers en tension, par exemple, dans les domaines du transport des voyageurs, du bâtiment et des travaux publics et de l’aide à la personne.

Nous allons augmenter le nombre de contrats aidés, afin de répondre aux besoins des entreprises tout en permettant aux bénéficiaires d’envisager l’opportunité d’un emploi durable.

 

I.M : Le Département va-t-il s’impliquer également ?

A.G : Effectivement, le Département va montrer l’exemple. Nous allons réserver aux allocataires du RSA des postes à pourvoir en lien avec nos compétences avec l’objectif de créer 1 000 emplois inclusifs au sein des services du Département ou par l’intermédiaire de structures d’insertion.

Nous envisageons ainsi la constitution d’un service d’entretien, des brigades vertes qui pourront intervenir dans les espaces naturels sensibles, mais aussi dans certains de nos équipements, comme les musées ou les collèges.

Nous allons aussi faciliter le recrutement des allocataires du RSA dans le secteur médico-social et notamment auprès des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, les Ehpad, et renforcer notre engagement vers les métiers liés à la fibre optique. Nous souhaitons enfin inciter les communes ou intercommunalités à inscrire davantage de clauses sociales dans les opérations subventionnées par le Département en réservant des heures de travail aux publics en parcours d’insertion.

Ces principales pistes, innovantes et partenariales, devraient générer de nouvelles opportunités d’insertion professionnelle pour les personnes fragilisées par la crise économique et sanitaire. C’est en tout cas notre volonté et notre priorité.

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Le RSA en chiffres en Isère

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